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Affichage des articles du 2019

Les diabolos (partie 2)

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Un saut à la pharmacie et l’opération est pour demain : le Spécial a insisté. Pas de deuxième devis, pas de recours à l’homéopathie ou même à l’ostéopathie : il a sa piscine à agrandir, vous n’avez pas le temps de réfléchir, l’été est pour bientôt. La douche à la Bétadine finit d’effrayer votre petite Choupinette : c’est orange, ça sent mauvais et le Spécial a fait preuve d’une pédagogie ébouriffante ; elle est fin prête pour éclater en sanglots inconsolables et abondants. La notice ne précise pas si les larmes annulent les effets de l’antiseptique : vous ne vous sentez pas d’humeur à tenter la maladie nosocomiale, mais comme vous ne gagnez jamais à la loterie… Vous optez sagement pour une deuxième bétadinade. Vous arrivez à la clinique à l’aube : le Spécial opère tôt ; l’après-midi, il a golf. Heureusement les infirmières du service pédiatrique sont toute douceur et gentillesse. Calmes, souriantes et rassurantes, au point d’apaiser Choupin...

les diabolos (partie 1)

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Vous ne pouvez vivre sans musique. Aucune exagération dans cette affirmation : une semaine de vacances, aux Seychelles ou à Tahiti, est une vraie torture si vous avez oublié votre iPod. Vous   dépérissez à vue d'œil, devenez maussade, irascible : pas besoin d’antidépresseurs, il vous faut votre dose d'Arno, un soupçon de Biolay, une louche de Cohen. Quoi de plus stimulant que passer la serpillière,  Je veux nager , Sous le piano de ma mère , Après le déluge à fond!? Votre voisine est sourde : cela a été un argument de vente déterminant... Dès leur plus jeune âge, Choupinet et Choupinette ont eu l'heureux privilège de découvrir La maman des poissons , Dis maman, on jouuue, on joue mais on joue à quoi, on joue à n'importe quoi... , Le Sud , L' Auvergnat , Hello Googbye . Le dimanche soir a longtemps été consacré aux concerts classiques sur Arte avant qu'un mélophobe modifie cette programmation bienfaisante. Dès votre réveil, avant le café, avant la prem...

Bric à vrac : rendre service

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Ne jamais proposer d’emmener le rejeton de quiconque au collège sous prétexte que les cours de Choupinet et Charles commencent étrangement à dix heures le jeudi. Jamais. Plutôt tester ce sport justement peu pratiqué : le footing sur périph’. Ou adopter une mygale ou araignée Goliath, la bien nommée, pour venir à bout de votre arachnophobie. Ou avaler, pas pour de rire, la soupe terre-gendarmes-gravier-pissenlit que Choupinette vous concocte avec amour chaque fois qu’elle en a l’occasion, c’est-à-dire de mars à octobre. Pourquoi ? Parce que vous n’avez pas envie, tous les jeudis, de poireauter dix minutes à l’arrêt de bus où Charles, lui, ne vous attend visiblement pas. Parce que vous n’avez pas envie de faire un détour jusqu’à la maison de Charles, maison au terrain heureusement protégé d’un haut grillage. Parce que la pancarte « Chien méchant. Entrez à vos risques et périls. Vous tenez vraiment à vos mollets ? Vous ne savez comment financer votre chirurgie...

La voile (partie 3 et fin)

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De dérive en livarde, l’heure du pique-nique a sonné. La horde se rue sur les soutes que l’énergumène est parvenu à ouvrir. Il ne lui a jamais fallu que trois heures… Chacun prend son sac, Tim en traîne un particulièrement impressionnant. Il l’ouvre… Et… Oh ! Trois pantalons, trois paires de chaussettes, trois pulls ! Voilà une maman qui connaît bien les possibilités de sa progéniture… Punaise, à se gaver de chips, chips et re-chips, le risque de scorbut n’est pas loin… Vous profiteriez bien de la pause-déjeuner pour mettre les voiles mais Alan, Arthur, Charlotte, Marine et dix de leurs semblables ont un besoin urgent. Vous aussi. Un whisky et une clope. Il paraît que ce n’est pas possible. Bon. Direction LE toilette où vous patientez une bonne demi-heure, le temps que Marine vous raconte ses vacances au ski minute par minute… Votre besoin croît terriblement tandis que la marmaille assouvit le sien. Retour aux petits navires. Vous avez un coup de barre, les mous...

La voile (partie 2)

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Enfin vient le jour de lever les voiles, cap sur l’école. Saint Mamert, Pancrace et Servais, fidèles à leur réputation, font tomber des trombes d’eau. Tout sourire, vous approchez du portail avec la sérénité d’un pape qui a justement béatifié. Vous pouvez le remballer, votre sourire béat. Direction la mare aux canards. N’eût été votre profond respect du corps professoral, vous vous seriez volontiers mutinée. La maîtresse tient bon la barre : si, à midi, la classe a les pieds gelés le nez qui coule et quarante de fièvre, promis, et vous savez dorénavant à quoi vous en tenir quant aux promesses de la maîtresse, on rentre au port colorier des optimistes tout l’après-midi. Optimiste. Franchement. La langue française a de ces farces… Dépitée, vous franchissez le mille qui vous sépare du couloir de l’école du pas lourd du scaphandrier dépressif. Pas besoin d’être enthousiaste. Les trente moussaillons qui vont se faire tremper jusqu’aux os sont suffisamment excités pour pallier vos ...

La voile (partie 1)

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Bizarre. Saugrenue. Ce sont ces adjectifs, avec une pointe de « n’importe quoi », qui vous sont venus à l’esprit pour qualifier l’idée de la maîtresse : un stage de voile. Bah ? Pourquoi ? C’est sympa, la voile. Plus sympa que coller des coquillages sur une boîte pour la fête des mères. Plus sympa que disséquer des sardines. Plus sympa que calculer le pourcentage de bretons allergiques aux crustacés. Certes. Mais sur un lac de onze hectares, douze en étant optimiste, paradis des grenouilles, des truites et de la vase… Avec moins de vagues qu’en ferait le plus extraordinaire des ricochets et, dans un fol espoir, un vent force zéro. Impossible d’espérer mieux d’une grosse mare. Non. Franchement… Si elle veut noyer les éléments les plus turbulents, y a mieux comme projet pédagogique. Imperméable à vos sarcasmes nauséabonds, elle sait depuis longtemps ne retenir que le faible pourcentage qui l’intéresse dans le flot d’inepties dont vous l’inonder, Chou...

Le ski (partie 3)

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Vont-ils seulement revenir de leur expédition ? Un brouillard à couper à la machette est tombé, un Poucet ne verrait pas un caillou au bout de son bâton. Vous auriez dû leur conseiller de semer des bouts de leur équipement pour retrouver leur chemin. Ils ont assez de couches sur eux pour cela... Le doux fluo des combis doit toutefois aider à ne pas semer un môme… Mais le harnachement n’aide pas, avec casque et masque, une ourse ne reconnaîtrait pas ses petits… Et vous préféreriez récupérer vos Gagarine. Vous les traumatisez tendrement depuis trop d’années pour ne pas ciller à l’idée d’un échange. Traumatisés certes, mais ce sont les vôtres.   Un traumatisme n’en vaut pas un autre.   Les Turpin et les Stannard n’auraient certainement pas volontiers troqué leurs petites têtes blondes contre d’autres. On s’attache, malgré tout, avec le temps. « La porte ! » Songeuse, vous commandez un chocolat liégeois. Une dose de chantilly vous aidera à combat...

Bric à vrac: la natation

Reprendre le boulot après les vacances, c’est comme entrer dans une eau bien froide. Faut serrer les dents. Et la sensation que vos organes internes se rétractent en un élan pour mieux vous quitter, puisque vous insistez pour les conduire là où ils ne veulent pas être, passe au bout de quelques minutes… Ligne de nage, bureau : même combat. Il y a toujours des crawlers demeurés qui polluent la ligne réservée à la modeste mais efficace brasse : coordonner respiration, tête, bras, jambes, c’est une équation dans laquelle vous êtes clairement et définitivement l’inconnue. Vous voilà condamnée à subir ces infâmes qui vous doublent sans cesse, vous donnent subrepticement de grands coups des battoirs qui leur servent de mains, vous projettent cruellement des gerbes d’eau dans vos petits yeux rougis. Et l’envie seule de parvenir à noyer discrètement Bonnet rose, l’appliquée, la rapide, la perfide impitoyable, vous retient de quitter piteusement le bassin. Pour nager, dans l’eau ...

Le ski (partie 2)

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Au sortir de cette expédition harassante, un père hurlant sur ses deux rejetons vient heureusement vous distraire. «Mais bordel, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures ? » « Parce queee tu nous a diiiit de pas rester seeeeuls ! Qu’on pouvait nous enleveeeeer ! » « Mais merde ! Pas ici ! Pas maintenant ! Pas en plein jour ! Et toi ? Pourquoi tu pleures ?! » « Parce queeee mon frèreeee y pleureeee ! » C’est beau la solidarité fraternelle. Et bruyant. Mais vous confirmez. Personne n’aurait l’idée de s’encombrer subrepticement d’un apprenti Armstrong. Trop galère. Quant au kidnapping fondamentalement nocturne… Peut-être que l’idée n’est pas des plus judicieuses pour profiter de nuits sereines… Le silence, et dors ! Comme on dit. Il verra ce soir, le malheureux papa… N’empêche qu’avant de briefer son gosse sur les tentatives d’enlèvement, faut y réfléchir à deux fois. Ça peut vous péter à...

Le ski (partie1)

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De tous les sports, que vous abhorrez, le ski remporte, et de loin, le pompon d’or. Il fait froid, il vente, il neige, vous portez une tenue ridicule, des centaines d’individus vous ont imitée. L’horreur absolue. Le cauchemar commence bien avant les pistes. Il faut atteindre ces dernières. Sans pneus neige, c’est pure folie. Ou optimisme forcené. Peu importe. Se retrouver coincé derrière des vacanciers inconséquents qui ont cru que la montagne se gagne sans effort, ça donne des envies de cryogénisation sauvage. La météo a sournoisement ajouté son grain de sel : grand soleil prévu depuis quatre jours. Les autochtones ont posé une journée et sont venus gonfler les troupes de touristes. À quoi bon se lever à l’aube si c’est pour passer quatre heures dans un bouchon monstre ? Quitte à être coincée derrière une vitre, vous auriez pu faire une sieste délicieuse dans votre véranda… Zou, une plaque de verglas ! La traîtresse… Vous vouliez une raison de bougonner, vous...

Bonnes résolutions (partie 5 et fin)

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Voilà, vous pouvez vous lancer sereinement dans la tradition babylonienne, tradition reprise par les romains, qui offraient leurs promesses à Janus, le dieux au deux visages, l’un tourné vers le passé, l’autre vers l’avenir. Hier vous vous goinfriez de chocolat, demain vous dégusterez du chocolat. Et, dans un futur lointain, vous aurez la volonté suffisamment bodybuildée pour cesser de chercher une étrange respiration dans ces trois minutes de nicotine aspirée avec délice, soulagée d’échapper un bref instant aux deux tornades qui sévissent à l’intérieur, de l’autre côté de la baie vitrée où vous vous vous êtes réfugiée. Trois minutes, même empoisonnées, c’est raisonnable quand l’envie d’aller voir sur une île lointaine s’il ne fait pas bon ouvrir une baraque à frites vous taraude. Non que vous couriez beaucoup après les frites… Mais ça doit être à votre portée culinaire. Un instant… Bonnes résolutions… et si vous en preniez de mauvaises ? Après tout, bon, mauvais, tout ...

Bric à vrac ( le célibat) : cette rubrique de bricoles variées sera complétée de temps à autre, comme ça, paf, par surprise...

Avoir quatorze ans, c’est être impatient (et bien d’autres choses encore. Mais on développera une autre fois… Suspens.). Impatient de sortir de ce long (le temps est une notion relative, surtout quand on a encore soixante six ans d’espérance de vie devant soi) tunnel du célibat. D’avoir ses règles. On ne sait pas encore qu’avoir un mec et ses règles, c’est kif-kif bourricot. Longtemps espérés, pis après, on a toute une vie, ou presque, pour trouver que, quand même, régulièrement, ça saoule...

Bonnes résolutions (partie 4)

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Quelles embûches ? Elle commence à agacer, l’autre, avec son putain de périnée et ses soirées apéro-restau-ciné… Quoi ? Ce n’est pas vraiment la vie d’une no child  ? Bah, encore heureux ! Arrêter de délirer ? Ah, non, ça, c’est une résolution que vous ne tentez plus, trop hors de portée. Donc, ces embûches… Vous ne savez que choisir... L’embûche du sac de sport égaré. Très exactement : irrémédiablement perdu avec ses baskets, sa tenue, sa gourde et sa montre-chronomètre… Pour la troisième fois… Allez savoir pourquoi, ça vous énerve… L’embûche de la brosse à dents. Qui a inventé cette règle des trois minutes ? C’est loooong ! Une éternité ! Obtenir que brosse, dents et dentifrice se rencontrent est déjà un exploit ! Alors trois minutes… Qui a dit, d’ailleurs, que des chicots tout pourris nuisaient vraiment à l’épanouissement de l’individu ? Fût-il un enfant… Hein ? Sérieux ? Parce qu’il va les perdre, en plus, ...