Le ski (partie1)



De tous les sports, que vous abhorrez, le ski remporte, et de loin, le pompon d’or. Il fait froid, il vente, il neige, vous portez une tenue ridicule, des centaines d’individus vous ont imitée. L’horreur absolue.

Le cauchemar commence bien avant les pistes. Il faut atteindre ces dernières. Sans pneus neige, c’est pure folie. Ou optimisme forcené. Peu importe. Se retrouver coincé derrière des vacanciers inconséquents qui ont cru que la montagne se gagne sans effort, ça donne des envies de cryogénisation sauvage. La météo a sournoisement ajouté son grain de sel : grand soleil prévu depuis quatre jours. Les autochtones ont posé une journée et sont venus gonfler les troupes de touristes. À quoi bon se lever à l’aube si c’est pour passer quatre heures dans un bouchon monstre ? Quitte à être coincée derrière une vitre, vous auriez pu faire une sieste délicieuse dans votre véranda…
Zou, une plaque de verglas ! La traîtresse… Vous vouliez une raison de bougonner, vous êtes servie, vous n’avez plus qu’à supplier un des gentils hivernants, que vous maudissez jusqu’à la trentième génération depuis trente bonne minutes, pour qu’il pousse votre véhicule inutilement équipé de quatre stupides pneus hiver…
Vous finissez par oublier l’idée de vous garer aux pieds des pistes et échouez sur une place si enneigée qu’il ne vaut mieux pas songer au retour… Votre préoccupation présente est plus urgente : comment arriver à l’heure aux cours de Choupinet et Choupinette alors que vous avez une demi-heure de marche ? Pas si long ? Avec des bâtons et des skis à porter ? Des chaussures de cosmonautes aux pieds ? Ça ne va pas être long. Interminable serait plus juste. Bien sûr Choupinet et Choupinette ont la solution : vous. Soyez rassurée. Ils arriveront même en avance. Et vous vous ferez agonir parce que vous avez traînassé et qu’ils doivent s’équiper…
L’équipement… Autre plaie du ski. Chaque sortie a des airs de déménagement, arctique le déménagement. Sous-gants, gants, protège-poignets, sous-pantalon, pantalon, gilet de protection dorsale, sous-pull, pull, veste, casque, lunettes, tour de cou, crème solaire, gourdes… Un excellent exercice anti-Alzheimer. Sans compter que Choupinet et Choupinette ont la solution. Vous.

Bon an mal an, vous êtes prêts. Et c’est à ce moment-là… Forcément à ce moment-là. Pas dix minutes avant. Pas une heure avant. Pas quand vous étiez sur le point de partir, mais encore chez vous. Que… « J’ai envie ! » Envie de quoi ? D’une glace ? C’est idiot, par ce temps, et inapproprié, le cours va commencer. Non. Évidemment. Choupinette se tortille comme un ver soumis à la question. Elle a envie et c’est urgent. Forcément.
Il y a une toilette sèche pour tous les forcenés qui refusent d’accepter que c’est une saison tout juste bonne à siroter un chocolat chaud au coin du feu. Parier sur la propreté du lieu ? Autant jouer à la roulette russe. Il faut accompagner Choupinette. Forcément.
L’aider à sortir de cette tenue qu’un spationaute ne renierait pas. Et tout recommencer. Forcément.

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