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Affichage des articles du 2017

Le beauf (partie 2, suite et fin)

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Prenez l’éducation des enfants. C’est très simple. Tout à fait simplissime. Il vous faut juste une Aupair. Une ? Vous connaissez Audi, Auchan, Aubade, mais Aupair… Bon, il est vrai que vous n’êtes pas calée question automobile… Ah ? Rien à voir avec les voitures ? À moins que votre Aupair ait une option chauffeur. C’est envisageable. C’est très pratique, une Aupair. Mais, avant tout, une Aupair s’occupe de vos enfants. Oui, voyez-vous, l’enfant est bruyant, il s’agite dès l’entrée au restaurant, il a mal au cœur en bateau, il ne s’intéresse aucunement au golf, il vomit pendant les brunchs, il a sommeil à des heures indécentes, bref, l’enfant ne comprend rien à l’épanouissement personnel de l’adulte. L’enfant a des exigences extravagantes : faire des câlins, un puzzle ou un dessin, raconter son abject déjeuner à la cantine, être rassuré quand il fait des cauchemars : c’est sans fin et sans intérêt. La solution pour une éducation sereine : une Aupair. L’enfa...

Le beauf (partie 1)

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En cette période de fêtes, une chronique spéciale : quand la famille n'est pas un cadeau... Votre beauf, il est exceptionnel. Exceptionnel. Au concours de beauf, à la récré, quand vous retrouvez les collègues après les vacances, vous gagnez immanquablement. Et haut la main. Un champion, votre beauf. Et pourtant il y a des beaux candidats. Y a Charlotte avec le beauf-crado, celui qui se coupe les ongles à table et se régale de ses crottes de nez, un vrai gosse… Y a Irène et son beauf-pervers, celui dont les mains se retrouvent régulièrement lancées sur son derrière, celui d’Irène, pas de sa sœur… Y a Steph et le beauf testostéroné, bien gratiné, il bosse au GIGN, c’est dire s’il regorge d’anecdotes explosives. En plus, il a été recruté avec une mention spéciale pour racisme exacerbé : avec l’amie de Steph, Nadia, les repas familiaux sont festifs toute l’année… Mais rien à faire, votre beauf, c’est une vraie star. Souvent imité, jamais égalé. Il place la barre de la beau...

La formation (partie 2, suite et fin)

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La Colombe est toute douceur, à l’écoute de son équipe, de ses besoins et de ses souffrances. L’Épervier a une vision aiguë de l’entreprise, il est tout en rapidité décisionnaire et efficacité. Le Passereau est créativité et imagination. Le Vautour est un enfoiré de première qui n’est pas sans vous rappeler votre +2. Ah. Bon. Le test est bien ce qu’il a l’air d’être : un ramassis de clichés saupoudré de métaphores idiotes. Ça va vous être d’une grande utilité dans les mois à venir. Sûr. Pas grave. Vous attendez l’exercice suivant avec espoir : ça ne pourra pas être pire. Next step : pause-café, histoire de pas s’épuiser… Vous commencez à soupçonner le formateur de vous prendre pour des pigeons, mais vous êtes Colombe, vous ne pouvez être d’un naturel soupçonneux. Le workshop reprend avec un édifiant monologue de Patrick sur son incroyable vécu de formateur : il a croisé une foultitude de volatiles et, bavard comme une pie, il ne vous fait  grâce d’aucun...

La formation (partie1)

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Vous avez eu plusieurs vies. Un peu comme les chats. Vous vous êtes même frottée aux eaux troubles de l’entreprise. Et si vous deveniez manager ? C’est l’idée saugrenue qui a traversé l’esprit dérangé de votre +2. Bien sûr, vous avez dit non. Moult fois. Vous avez expliqué votre non, argumenté : vos compétences techniques sont époustouflantes, certes, mais de là à les transposer…Une experte en gigot de sept heures n’est pas forcément une experte du fondant au chocolat. Comprendo ? Non. Le +2 est sourd. Vous insistez. Vous êtes méticuleuse, perfectionniste, à l’écoute d’autrui, investie, mais vous êtes une grosse buse pour imposer quoi que ce soit à qui que ce soit, vous êtes la reine de l’anxiété, prompt à insomnier, votre gestion du stress est déplorable. Gérer une équipe, ce n’est point du tout votre tasse de thé. Votre estomac est tout ulcéré à cette perspective. Vous insistez. Le +2 aussi. Les mathématiques ont gain de cause. Votre 0 s’incline devant la force d...

La cicatrice

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Choupinette a été invitée à un anniversaire. Formidable ! Quelle revanche! Vous qui avez eu la trépidante vie sociale d’une amibe jusqu’à vos 26 ans au moins ! À quoi servent les enfants si ce n’est à se venger des affronts ignobles de l’existence ? Vous posez la question. Louis fête ses quatre ans, attention… Orgie de bonbons et cris en pagaille en perspective. Les parents arrivent très très à l’heure, ravis et émus devant ces deux riches heures de liberté qui leur sont offertes, deux heures, une infinité de possibilités ! Sauf pour ceux qui ont des cadets, ou des aînés, pauvres d’eux… En même temps, ils l’ont bien cherché. En tout cas pendant deux, quatre minutes au mieux. Fut un soir. Les parents sont aussi très très à l’heure pour venir chercher leur progéniture : non qu’elle leur ait follement manqué, mais ils compatissent. Inviter une petite dizaine de moins de cinq ans, ils savent les trésors de patience et de Lexomil que cela requiert. Ils n’osera...

Les fouines (suite et fin)

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Alors si en plus vous avez le bon goût de renouveler son terrain de jeu, elle adore. Notez qu’elle est complètement demeurée, la fouine : la laine de verre, ça démange horriblement, faut être complètement dénaturée pour y vivre. Passons. Si elle adore, vous, non. Vous, vous rêvez bottes en peau de fouine, manteau de fouine, chapka de fouine, ragout de fouine. Vous rêvez de nuit sans fouine, de nuit sans Nounours qui vous réveille pour vous poser cette question ô combien farfelue : « Tu les entends ? » Bah, non, là, vous dormiez. Mais maintenant, vous les entendez, et vous ne risquez pas de vous rendormir : pioncer quand un monstre avaleur de laine se goinfre au-dessus de votre tête, ce n’est pas des plus aisés. Dire que vous avez dit non au petit troisième pour ne pas retomber dans les réveils nocturnes intempestifs propices à la prolifération des rides et des poches sous les yeux. Vous n’auriez pas dû : entre la tribu de fouines et agrandir votre tri...

Les fouines (partie 1)

C’est a-do-rable, mignon comme tout. Vérifiez sur le net : un joli petit minois, trop choux, des petites oreilles, un museau tout fin, à croquer ! Ouais. Sauf que, la fouine, c’est la laine de verre qu’elle croque. Et pas n’importe quelle laine de verre : la vôtre ! Vous avez bien ri quand vous avez regardé Les petits Mouchoirs . Faut dire, François Cluzet qui pète les plombs, défonçant son mur à coup de burin en mode fou furieux, hurlant aux fouines : « C’est le proprio ! », c’était drôle. Un vrai bon moment de cinéma. Mais y a pas à dire, ce qui est drôle au ciné, dans la réalité, c’est moins… Moins. Oh, vous ne doutez pas des talents de réalisateur de Nounours, non, Nounours, il est trop fort. S’il se lance dans le 7 e art, c’est la palme d’or assurée. Mais quand même, vous émettez de légers doutes quant à l’achat de la caméra infra-rouge avec détecteur de mouvement… C’est certes un chouette cadeau de Noël pour les fouines, mais l’appréc...

Le weekend (suite et fin)

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La maman, pas une minuscule minute de répit. Elle fera pipi un autre jour et comme elle a pas eu le temps de remuscler son périnée… Il vous suffit de regarder belle-maman adorée pour trembler… Ah, oui, il vous faudra l’évoquer, histoire de faire s’étouffer d’envie toutes les belles filles maltraitées avec la bénédiction d’un rejeton à peine grandi… Bref, si elle vous épargne, belle-maman, elle ne l’est pas, épargnée. Vous constatez, dépitée, alarmée, catastrophée, que ses enfants continuent à se disputer sa préférence, tout adultes qu’ils sont… Enfin, adultes… Vous supposez qu’elle a malheureusement élu demeure en plein triangle des Bermudes : une fois son seuil franchi, la fratrie perd irrémédiablement toute trace de maturité. Un phénomène fascinant. Troublant. Tout bonnement terrifiant. Nounours, ses frères et ses sœurs se disputent haut et fort, entonnent des génériques de dessins animés désuets tout aussi haut et fort, enchaînent les répliques de Rabbi Jacob avec une exactit...

Le weekend (partie 1)

Le merdique, celui qui aurait pu, qui aurait dû être tout bonheur et détente, douce balade et savoureuse sieste, qui l’a été pour les autres, pour la connasse le lundi matin qui vous alpague pour assener perfidement « On a passé un super week-end ! Avec ce beau temps ! Comment ne pas passer un super week-end ! » Connasse. Est-ce que vous avez la tronche de quelqu’un qui a passé un super week-end ? Franchement ? Les yeux cernés, gonflés, le cheveu gras, le jean douteux, la basket trouée…, de qui se moque-t-elle ! Encore une sournoise qui se réjouit du malheur des autres… Mais que font les catho, merde ! Et l’altruisme, l’amour de son prochain, la compassion, l’écoute, le partage, merde ! Piétinés par la performance, la compétition, l’individualisme, l’eugénisme et ses potes. Hum… Si votre lundi est pire que votre dimanche, la semaine est prometteuse… Et pourtant tout avait si bien commencé… Votre progéniture avait eu la décence de ...

la rentrée

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Ô bonheur !  Ô joie !  Ô félicité ! La voilà ! Elle est revenue ! Enfin ! La rentrée ! Vous l’attendez depuis… Le 1 er jour de l’été ? Quelque que peu exagéré… Si peu. Deux mois. Deux longs mois. De 31 jours. Chacun ! C’est vrai, les vacances d’été en février, ça pourrait être étrange. Mais plus court. Et ça compte. Mais bon.  Inutile de vous torturer. Avant que le réchauffement climatique fasse pousser des cerises en hiver, on a de la marge… L’été commence forcément dans les cris. Excitation et épuisement, un savant mélange. Ça vous apprendra à être exigeante, à ne tolérer aucun point rouge, à grimacer aux points orange de Choupinette, à exiger une maîtrise parfaite des tables de multiplication de Choupinet… Alors qu’il vaut mieux éviter de vous demander combien font 7x8… Et que la calculatrice est une bien belle invention…Pas grave. Vos diablotins ont leur vengeance. Le repos des uns ne fera pas celui des autres. ...

Le repas

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La cuisine est un lieu de convivialité, d’échange, de bonheur partagé. Sûrement. Vous voulez bien le croire. Y a les pubs Kinder après tout. Mais franchement. Vous êtes tentée de croire à l’arnaque grossière, au mensonge éhonté. Parce que vous en avez rêvé de cette pause réconfortante, où le cocon familial se noue harmonieusement pour évincer les turpitudes du monde moderne, stressant et oppressant. Les petits écoutent la journée des grands, s’amusent et s’intéressent : papa est si drôle ! Les petits sont admiratifs, mais n’oublient pas de déguster leurs papillotes de saumon, maman cuisine si bien ! Attendant patiemment de narrer leurs propres aventures, ils réclament poliment une deuxième assiettée de purée de brocolis, les mignons. Le feu brûle doucement dans l’âtre, le chat ronronne… Mais la réalité… C’est une autre paire de couteaux. Le volume sonore déjà. Rien à voir : on ne s’entend pas. On commence par ne pas entendre vos « à table » de moin...