Les fouines (partie 1)
C’est
a-do-rable, mignon comme tout. Vérifiez sur le net : un joli petit minois,
trop choux, des petites oreilles, un museau tout fin, à croquer !
Ouais. Sauf
que, la fouine, c’est la laine de verre qu’elle croque. Et pas n’importe quelle
laine de verre : la vôtre !
Vous avez
bien ri quand vous avez regardé Les
petits Mouchoirs. Faut dire, François Cluzet qui pète les plombs, défonçant
son mur à coup de burin en mode fou furieux, hurlant aux fouines :
« C’est le proprio ! », c’était drôle. Un vrai bon moment de
cinéma. Mais y a pas à dire, ce qui est drôle au ciné, dans la réalité, c’est
moins… Moins.
Oh, vous ne
doutez pas des talents de réalisateur de Nounours, non, Nounours, il est trop
fort. S’il se lance dans le 7e art, c’est la palme d’or assurée.
Mais quand même, vous émettez de légers doutes quant à l’achat de la caméra
infra-rouge avec détecteur de mouvement… C’est certes un chouette cadeau de
Noël pour les fouines, mais l’apprécieront-elles à leur juste valeur ?
Parviendront-elles à donner tout leur potentiel de jeune espoir
fouinesque ? Et puis, le scénario vous semble quelque peu léger. L’attaque
de Fouinator. Fouinator, le retour. Le massacre de Fouinator… Non, vraiment,
désolée, mais vous ne voyez pas en quoi ça va enchanter vos samedis soirs, ces
petits films…ça sent pas le blockbuster.
Pourtant Nounours
s’investit pleinement dans son nouveau rôle. Il se cluzetise un peu plus chaque
nuit, cogne au plafond à trois heures du mat. Etrange, mais ça ne vous fait pas
rire. Bon, une fois encore, ça passerait, un beau clin d’œil cinématographique.
Mais être tirée d’un profond sommeil salvateur nuit après nuit parce qu’il les
entend gratter, s’installer douillettement dans votre chère laine de verre…
Et chère,
elle l’est, vous avez quand même refait toute la toiture il y a deux ans.
Enfin, vous… : un artisan, un spécialiste, parce que, vous, question
isolation et tuiles, vous êtes une bille. Les tuiles, vous êtes juste bonne à
les accumuler. Alors qui dit spécialiste, dit facture corsée, logique. Etre
l’homme de la situation, ça a un prix, on ne demande pas à Jack Bauer une
ristourne ou si on peut patienter jusqu’aux soldes, surtout quand le client
incompétent n’a pas le choix. Et vous n’avez pas le choix pour une simple et
bonne raison : dans les chambres de Choupinet et Choupinette, de très
jolies chambrettes mansardées, sous le toit, c’est balot, il fait 40° en été et
-20° en hiver. Passer du Sahara au Pôle Nord en une année, c’est tout un
voyage, une belle aventure humaine… Mais, allez savoir pourquoi, les ingrats
n’apprécient pas… Donc vous n’avez pas eu le choix pour une simple et bonne
raison : la fouine est du genre à prendre ses aises, la laine de verre,
elle la gratte, la farfouille, la dégage de ci, de là. Résultat : des pans
entiers sans isolant. Pas une miette. T’chi. Nada.
Outre ses
étranges pratiques d’emménagement, la fouine est sentimentale. La salope. Elle
s’installe, vous la débusquez, la piégez, la trucidez voluptueusement. Mais
elle a enfanté. Et la petite fouine, devenue grande, revient au bercail. C’est
chez elle. Elle y est née, y a dormi bien calée dans votre laine de verre
accueillante, y a tété le sein fouinesque. Elle revient. Pour devenir mère à
son tour. La salope.
LA SUITE AU PROCHAIN ÉPISODE…
C’est comme Amour, gloire et beauté, mais en hebdomadaire et en mots. À
vendredi prochain donc pour Mariée, mère
et épuisée…
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