Mariage (partie 2) #US#Afghanistan
La différence d’âge, un problème ? Difficile de l’affirmer : l’exemple présidentiel… Cependant, soyons honnête : Manu avait clairement passé l’âge de jouer aux petites voitures quand il a rencontré sa future épouse. Par contre, il aurait pu s’amuser avec sa future belle-fille, qui a partagé deux ans sa classe. Ce qui aurait sacrément pimenté les réunions de famille… Toutefois il a attendu d’avoir trente ans pour passer la bague au doigt de sa prof : une décision bien mûrie…
Si les repas de famille ont dû être un peu touchy, on est très loin, très très loin du « une petite coupe pour la mariée ? Ah, non… Désolé, pas d’alcool à onze ans, c’est pas bon pour la croissance… Ni pour le bébé… »
Alors, épouser une fillette américaine ? Vous ne pouvez y croire. Comme si on vous racontait que le garde des Sceaux fait des bras d’honneur en pleine Assemblée nationale. Incredible, on n’est pas des sauvages ! Ah… Bah si…
La mariée était en rose. Pas en blanc? Non, elle a dix ans : elle est encore à fond dans sa période rose paillette et licorne… Il va falloir revoir les clichés. La dragée risque d’avoir du mal à passer.
On regrettera Brassens, « j’ai l’honneur de ne pas te demander ta main »… Encore heureux ! On attend d’avoir l’âge de voter ! Déjà que la majorité ne garantit pas contre la méga boulette de dire « oui » alors qu’on aurait dû clairement dire « non, ça va pas, saleté de pervers, va voir ailleurs si Narcisse y est ! »…
Poutine, affligé, fait appel aux Saintes Écritures ? Justement, Sherry, violée à huit ans par l’évêque de sa paroisse, puis son beau-père, un fervent religieux sans doute, suivant l’exemple de son évêque, puis par le diacre. Qu’elle épouse à onze ans. Après avoir accouché de son enfant. Il y a quand même un souci avec l’interprétation de « laissez venir à moi les petits enfants »…
Sa mère bénit l’union : pour sauver les apparences. Et par conviction religieuse. Vous ne maîtrisez pas bien les textes sacrés, mais vous n’êtes pas sûre sûre de trouver un commandement genre « tu offriras la chair de ta chair en pâture aux prédateurs en mon nom ». Mais il est vrai que vous n’êtes pas une experte.
Vous croyez vous souvenir, tout de même, que le test du sacrifice du gosse, il se termine par un remplacement de dernière minute par un bélier… Parce que Dieu peut être chelou, mais ce n’est pas une immonde saloperie, contrairement à certaines de ses créatures. Non, l’excuse de la conviction religieuse, elle ne tient pas plus debout qu’un député achevé au Jet 27 qui rend tripes et dignité derrière le bar de l’Assemblée. Le miracle du mariage ? Il effacerait le viol, la torture d’un corps d’enfant qui enfante ? Bien plus fort que la multiplication des pains. Que certains mériteraient de se prendre dans leur tronche de pervers.
Les valeurs religieuses, c’est pas des trucs un peu positifs ? Altruisme, amour, pardon ? Mais en laissant les gosses en paix… Charité ? Bien ordonnée, elle commence par soi-même : t’as une main, éclate-toi…
Dawn est mariée, enceinte, à treize ans à son violeur de trente ans. Avorter ? Non, elle serait punie par Dieu… Mouais… Entre être offerte par ses propres parents à un dégénéré qui trouve trop cool que sa femme ait l’âge d’avoir envie de jouer à la dînette et aux Polly pocket avec ses propres enfants et … Dieu aurait trouvé pire comme punition ? Franchement, on doute. L’homme est une punition suffisamment effroyable pour lui-même, le système s’autogère, divinement bien pensé, pas besoin d’en rajouter.
On aimerait que cette horreur se limite à des contrées reculées, des coins paumés et sordides où naître est une malédiction. Sherry vit en Floride. Miami, ses plages et restau, Universal studios, le Kennedy space center, les Everglades, ça ne colle pas… Toute la Floride n’est donc pas une carte postale de série B. Aux États- Unis, quarante-trois états, la Californie par exemple, autorisent le mariage des moins de dix-huit.
En 2017, hier donc, vingt-cinq de ces états ne donnent pas même d’âge minimum… Carrément. En 2023 seuls sept états ont finalement décidé d’interdire le mariage en dessous de dix-huit ans : ça doit faire tout drôle de devenir aussi progressiste que le Zimbabwe, le Malawi... Et, à vrai dire, la géographie n’enlève pas grand-chose au monstrueux. D’ailleurs, rien ne l’atteint, le monstrueux, pas moyen de l’alléger. Il est là, énorme, tranquille.
Sherry a été mariée en 1971. Ouf ! Des temps reculés ! Le Moyen-Âge ! Bah, si : vous n’étiez même pas née… Et l’horreur doit se limiter à un cas, terrifiant mais heureusement isolé. Ou deux. Au pire une poignée… Pour supporter l’insupportable, il doit être rare, non ? Que disent les textes sacrés à ce sujet, hein ?
Entre 2000 et 2018, 300 000 mariages de mineurs de moins de 18 ans ont eu lieu aux États-Unis, dont 24 000 en Californie. C’est France Inter qui le dit. Des bobos-islamo-gauchos, bref, pas fiables.
Mais les chiffres restent. À neuf, dix, onze ans, on joue à chat, on ne se marie pas. Et on n’accouche pas ! Même souhaité, même désiré, même avec un corps adulte, accoucher, c’est… Sherry a divorcé à 17 ans : elle avait six enfants.
Alors, vous êtes désolée de partager le choc que vous a fait cette information, mais vous ne pouviez le garder pour vous.
Et comme une horreur n’arrive jamais seule, vous avez vu Afghanes de Solène Chalvon-Fioriti. Avouez que vous cherchez… Mais fermer les yeux, les oreilles, serait-ce mieux ?
Vous avez été tristement moins surprise. Sur le Titanic de la condition féminine, à la barre, vous voyiez plus un taliban qu’un californien… Les interdictions vous ont donc peu étonnées : interdiction de conduire, interdiction de voyager sans chaperon, interdiction de travailler dans une ONG… Celle-là est plus retorse : t’es veuve ? T’as pas de fils ? Dommage. Plus d’accès à l’aide alimentaire. Meurs.
Conclusion abrupte ? Non. Il est interdit de mendier. Il n’est pas interdit, il est impossible de travailler. Pourquoi ? On n’embauche pas une femme. Par peur des talibans. Ou par conviction. Pas de travail, pas d’argent, pas de nourriture, pas de mari, pas d’aide. Meurs.
Ou vends tes enfants. Plus précisément, tes filles. Promises à n’importe quel âge. Vendues dés deux ans… Cette mère qui se résout au monstrueux, contrairement à celle de Sherry, elle brise le cœur, tant elle est elle-même brisée de ne pouvoir faire autrement… La torture de garder ses trois fillettes auprès d’elle, en attendant qu’elles soient pubères, condamnées à se marier…
Vous avez regardé ces femmes qui se terrent, vous avez vu les agents de la répression du vice traquer le moindre visage à l’arrière d’une voiture. C’est donc ça, le vice ? Avoir un visage ? Des cheveux ? Des yeux ? Un nez ? Des joues ? Une bouche, quelle horreur ! Être une femme : un vice… Une malédiction.
Vous avez écouté ce prêche : « les femmes découvertes sont comme un bonbon sans emballage, il attire les bactéries et les mouches, et en deviendra souillé ». Si ce discours n’avait pas de réelles conséquences, il pourrait faire rire… Il sidère. Comment en arrive-t-on à une telle chosification répugnante de l’autre ? Par peur ?
En tout cas, les talibans n’aiment pas l’argent : leur peur ou haine ou violente connerie a un coût incroyable pour le pays. Courir à sa propre ruine par conviction religieuse, c’est…
Vous aussi vous auriez préféré que je parle de l’adoption de licorne ? Autorisée en Californie, également…
Ça pourrait faire du bien. Vous hésitez avec les chatons. Ou les masculinistes.
Un petit mélange des trois ? Une prochaine fois peut-être…
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