Faut pas prendre les cons pour des gens (partie 1)
Faut pas prendre les cons pour des gens.
Cette idée vous traverse régulièrement l’esprit, mais cette fois-ci, vous êtes à un poil de chat de la certitude.
Le gouvernement subventionne Fluide glacial.
Reuzé est un pseudonyme pour toute la bande de joyeux drilles qui se fend la poire en se foutant de notre pomme.
C’est la seule explication.
Portez des cols roulés.
Ah bon ?!!! Des années que vous suez dans vos pulls en laine en plein mois d’août, des décennies à passer l’hiver en t-shirt et nez qui coule et on ne vous avait rien dit ? Mais où va-t-on ! Bientôt vous allez apprendre qu’il faut fermer les fenêtres, même la baie vitrée quand vous allumez le chauffage ! Bon, ça, ça vous étonnerait : vous n’allez tout de même pas passer quatre mois dans des relents de raclette-tartiflette, ce serait trop bête.
Étendez votre lessive.
Non ? On en apprend tous les jours. Elle ne sèche pas, en boule dans la machine ? Franchement, il faudrait avertir Nounours, il n’a pas du tout eu l’info. Quant à Choupinet, au regard des tas de vêtements qui grossissent aux quatre coins de sa chambre, vous soupçonnez qu’il est très très loin d’appréhender le concept même de lessive. Mais, si le linge lavé a besoin d’être mis sur des cintres, des cintres !, chaque élément bien séparé des autres, c’est donc pour ça, le moisi dans vos placards ? Vous qui enchaîniez les recherches de fuite, en vain.
Et l’étendre au soleil ? Parce que la pluie mouille. Ah, oui, vous vous en doutiez : Mimi Cracra l’avait laissé sous-entendre… Rentrer l’étendage en cas d’averse ? Si des journalistes ayant bossé ce sujet épineux vous le conseillent, vous allez finir par le faire.
À ce rythme-là, dans une semaine on vous annonce qu’il faut sortir vos poubelles pour mettre fin à l’invasion de rats et de cafards, vous laver les dents pour que les gens cessent de vous demander, par pitié, de remettre votre masque, qu’avoir un lionceau pour animal de compagnie est dangereux, que faire le tour de la commune en bagnole pour endormir Choupinette augmente votre consommation d’essence et la destruction de la planète.
Complètement fou.
Y a-t-il eu des recherches scientifiques poussées pour avancer des consignes aussi péremptoires sur des sujets si pointus ? A-t-on au moins fait appel à Mckinsey ? Vous ne voudriez pas vous mettre soudainement à étendre votre lessive pour avoir un contrordre ensuite… Bah oui, pour le masque, vous aviez accepté l’idée d’être incapable de le mettre, et paf, d’un coup, non seulement vous étiez apte, mais, en plus, il fallait en porter tout le temps.
Toutes ces infos, ça donnerait presque envie de tenir un bureau de poste en Antarctique… De la glace, tant qu’il en reste, des manchots, toujours plus rigolos que ceux qui nous gouvernent… Quitte à se peler cet hiver, autant le faire au calme, en admirant un paysage qui fond plus vite que les kilos que la ménopause vous apporte en cadeau… Avec un peu de chance, il n’y aura pas foule à la boutique de cadeaux de Port Lockroy : l’envie de ne plus rien savoir vous chatouille en cet automne extraordinaire… Ce festival de joyeusetés quotidiennes, c’est trop…
Par exemple, vous auriez préféré ne pas savoir que deux brésiliens ont eu l’excellente idée de teinter en bleu une cascade du Mato Grosso. En mode schtroumpficide décomplexé. Outre l’impact environnemental, cette cascade alimentant en eau potable une ville de 100 000 habitants, ce qui vous fait voir rouge, c’est… Vous hésitez. La connerie ? L’ego ? Le besoin de se croire unique et d’en informer la terre entière ? Parce que ces deux cabrones, tout ce qu’ils voulaient, c’était organiser une fête pour annoncer le sexe de leur mouflet. Une gender reveal party. Tellement plus classe en anglais. Mais toujours aussi con.
De un, on n’en a absolument rien à foutre du sexe du bébé des autres. Tant que t’attends pas une portée de chiots, ça n’intéresse personne. De deux, pourquoi annoncer un sexe que le bébé voudra peut-être changer dix ans plus tard ? De trois, non seulement on se tape totalement que la barboteuse soit bleue, rose ou violette, mais on n’en a rien à carrer que les autres se reproduisent. Il n’y a que les grands-parents pour se réjouir, réellement. Et encore. On peut raisonnablement les soupçonner d’être ravis pour de sombres raisons. N’ont-ils pas régulièrement asséné de funestes « tu verras quand ce sera ton tour ! » Des années qu’ils patientent, prêts à gaver de bonbons, de dessins animés et de fête foraine, pour mieux savonner la planche de ceux qui étaient encore récemment leurs ados. Urticants et percutants.
Quand les reproducteurs sont deux dingues, la nouvelle est plus que nulle. Très mauvaise. Pour la cascade, qui n’avait rien demandé, pour la planète, et l’humanité toute entière. Parce que le résultat va forcément être atroce. En cuisine comme en génétique, pas de miracle. Tu mélanges du chocolat et du foie gras, tu peux obtenir un truc déroutant mais sympa. Tu mélanges de la diarrhée et des chlamydias, le résultat va forcément être à chier.
Seule consolation dans cette nouvelle, dans neuf mois ces deux abrutis seront bien punis. À leur tour de dormir par tranche de deux heures. Partir bosser en se demandant ce qui pue. Toi, cabron. T’as une coulée de lait régurgité dans le dos. Ta veste est fichue, ta cote de popularité à la machine à café aussi. Et ta vie sociale. Pas grave : à quoi bon une vie sociale quand ta vie culturelle se résume au générique de l’âne Trotro ? Tu vas t’éclater devant Pepa Pig et maîtriser l’univers de Pat Patrouille. T’es fichu, Cabron.
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