Blue monday (partie 4) #Wagner #lavande

 


Une nouvelle militaire pour lutter contre le blue ? Pas évident a priori… Mais on vit une époque formidable, tout est possible, même le pire.

Prisons surchargées, psychopathes désœuvrés ? Poupou a la solution : la milice Wagner recrute. La petite annonce est simple. Tu es amateur de torture ? Tu mutiles sur ton temps libre ? Tu ne rechignes pas devant un petit viol de temps à autre ? Tu débordes d’imagination pour utiliser un tournevis et un marteau ? Troque ta peine à perpétuité contre six mois en première ligne !

Mikhaïl Popkov s’est montré très intéressé : il sent bien qu’il a les compétences requises, que son CV peut, enfin, séduire. Par contre, c’est compliqué de savoir si c’est l’ancien policier qui frétille en lui à l’idée de rejoindre Wagner, ou si c’est « le loup-garou ». Ou « le fou d’Angarsk ». Deux surnoms charmants. Qui fleurent bon la puissance et la violence, La sauvagerie sanguinaire. Autrement plus effrayant que « Borne out », ou même « Cyborne ». Quoique « la dame-qui-ne-dit-pas-bonjour » n’est pas sans rappeler « Celui-dont-on-ne doit-pas-prononcer-le-nom ». Même si on ne joue pas dans la même cour, il n’y a pas que les russes qui peuvent être flippants.

Mais, tout de même, un volontaire qui a assassiné au moins soixante-dix-huit femmes, c’est pas de la gnognotte. Fier de son parcours, Popkov revendique plus de victimes encore… Ce serait tout de même ballot qu’un autre s’arroge ses mérites. Et on ne peut lui nier un certain talent : policier, le gus a tout de même participé aux enquêtes sur ses propres crimes. Une garantie de résultat. Un peu comme si un ministre de la justice se mêlait de sa mise en examen. Léger bémol : le loup-garou est frileux. Si on pouvait attendre fin février avant de le recruter, ça l’arrangerait… Comme quoi, on peut être psychopathe et sensible. Au froid. C’est déjà ça.

Il est fortiche, Vladichou : ça donne bien l’ambiance, médiatiser un déséquilibré qui a pour passe-temps la torture et la mutilation de femmes. Avant de les violer. Chacun ces goûts : il les préfère mutilées, ce cher Mikhaïl. C’est émouvant un patriote qui clame son amour du sang et du crime… Et bien vu : quoi de mieux qu’une guerre pour assouvir ses penchants un poil pervers en toute quiétude… Par exemple, au camping de la Vodka guillerette, t’es carrément moins peinard pour égorger du quidam tranquilou bilou. Et puis, c’est tout de même autrement plus efficace qu’une après-midi karting et un SNU obligatoire : surpopulation carcérale, manque de chair à canon, deux problèmes résolus et tout le monde est content.

Rentable. Efficace. Très start-up nation  finalement. Au lieu de se creuser le ciboulot à trouver des éléments de langage pour mieux faire passer la pilule de la retraite…Une bonne guerre, tu mobilises tous ceux qui coûtent trop cher ou qui gâchent la joie de capitaliser en rond (petit, le rond : on profite mieux des privilèges en petit comité), et hop ! Même pas besoin de réformer. Ou alors pour le plaisir. Celui de maintenir les petits dans la peur est infini… Des victimes ? Bah… Au front ou au boulot, on finit tous par crever… Non, il faut bien le reconnaître, c’est relou, la démocratie. Tu clames « légitimité », tu brandis l’élection ; on te répond : « on n’a pas voté pour toi, on a voté contre l’autre dingue». Relou. C’est ça, d’être plus team jet-ski que team combat à mains nues contre un ours…

Petit hic : même en les envoyant en première ligne, certaines recrues en réchappent. Heureusement Dmitri Outkine a chiadé son discours avant de les libérer dans la nature : ne pas trop picoler, éviter de violer des femmes, le bon sens quoi, et, roule ma poule, ça devrait permettre d’éviter les ennuis avec la police. S’ils ne suivent pas ces conseils avisés ? Bah, au pire, ils repassent par la case prison, et, hop, Wagner peut à nouveau les recruter.

Pourquoi Wagner ? Parce que c’était le compositeur préféré d’Hitler. D’ailleurs, pour ne pas oublier son admiration pour les pros de la folie et de la torture, on n’est jamais trop prudent avec Alzheimmer, Dmitri s’est fait tatouer sur chaque épaule les écussons qu’arboraient les SS. Ça pose autrement mieux son homme que le prénom de son ex dans un cœur barré d’un slut rageur… Dmitri torse nu sur une plage, tu lui cherches pas d’embrouilles parce qu’il a marché sur ta serviette. Alors que le zozo qui a la tête du bonhomme Pringles sur le mollet ou le bras recouvert de motifs Vuitton… Si. Ça existe. Ne faites pas la recherche, c’est tout de même légèrement effrayant.

Moins toutefois que le crâne explosé à coups de masse du déserteur Evguéni Noujine : étrange comme rêver d’une race pure passe par le sang et la souffrance… Des années pourtant de pubs avec des serviettes hygiéniques absorbant du liquide bleu alors qu’on n’est pas des schtroumpfettes parce que le sang, c’est sale… C’est quoi le problème ? Seul le sang mâle serait source de pureté ? Peut-être. Il faudrait demander confirmation aux afghans.

N’empêche que ça n’a pas vraiment l’air de l’épanouir, la recherche de la pureté, Outkinou. Un vague air de ressemblance avec monsieur Propre, mais un monsieur Propre qui aurait marché pieds nus sur un tout petit lego. Ou qui découvrirait, oubliant de frapper, chose rarissime chez lui, avant d’entrer, que sa fille est en trouple avec un malien et un ukrainien. On sent qu’une petite goutte de lavande sur l’oreiller, ça va pas suffire à le détendre.

On lui proposerait bien une petite thérapie à Outkinou. On sent que la petite enfance a dû être chargée. Est-ce que Babouchka n’a pas assez câliné le p’tit Dmitri ? Ou trop ? Aurait-il été harcelé parce qu’il aimait bien le rose ? Pire : parce qu’il écoutait du jazz et admirait Monet et Matisse, ces dégénérés !

Quitte à se lancer dans la thérapie, on pourrait aussi cuisiner Evgueni Prigojine, créateur de Wagner. On refuse d’avaler qu’il ne doive qu’à la saucisse d’être oligarque. Quand tu es condamné pour vol, puis à douze ans de prison pour escroquerie et incitation de mineurs à la prostitution, tu mijotes vraisemblablement autre chose qu’être le roi du hot-dog… Sans compter que mettre huit ans à avouer que tu as créé un groupe, ça sent le bortsch sauce polonium… Archimède n’a pas tourné huit ans sa langue dans sa bouche avant de s’écrier Eurêka, bah non… Alfred Nobel n’a pas tenu secrète son invention de la dynamite, signe d’intentions louables : il ne pouvait pas imaginer le boum que ferait son petit bâton… Alors que Prigo… Plus terrifiant que son silence, finalement, c’est son aveu : on sent qu’il prend la confiance, Prigo, et c’est pas vraiment rassurant. Autant Calimero, ça lui ferait pas de mal une bonne dose de confiance. Mais Prigo…Non.

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