Humeur (partie 2) # positif #mon cul
Vous pensiez que Choupinet serait épargné :
l’adolescent a des défenses très efficaces. Ne pas approcher sa famille. Ne pas
lui parler. Rester enfermé dans sa chambre. Il s'auto-confine à longueur d'année. Malheureusement, mais pas selon
lui, il passe malgré tout la majeure partie de son temps avec des congénères. Et là… Fi des
gestes barrières.
Le lycée vous a donc appelé : Choupinet est
HS. Effectivement, nul besoin de test pour savoir qu’il est contaminé : à
peine rentré, il est parti se coucher. Sans manger. Un Choupinet qui ne vide
pas votre frigo, la réserve de chips, de biscuits, toutes vos réserves, c’est
le soleil qui ne brille plus, l’eau qui ne mouille pas. C’est mauvais signe… Et
il se terre dans sa chambre sans son portable ! Très mauvais signe ! La
fin du monde serait-elle proche ?
Choupinette passe son temps à geindre comme une
vieillarde arthritique au dernier degré. Mais pourquoi ne dort-elle pas ?
Toute la journée ? Pourquoi vous suivre de pièces en pièces ? Vous
l’avez masquée, mais, vous songez à l’enfermer.
Choupinette en est à J + 2. Elle pète le feu.
Vous ?
Cinq minutes après vous êtes levée, vous ne rêvez
que de vous recoucher. Vous avez mal au dos, à la tête, des courbatures. Et au
cul. Un peu. Parce que vous avez l’impression que Macron vous a roulé une
pelle. Et que vous n’étiez pas consentante, n’en déplaise à Brigitte.
D’ailleurs, vous vouliez garder votre masque, bordel. Et si Manu, torse dénudé
à la Véran, seulement enveloppé d’une écharpe tricolore, n’était pas en mode
« élisez-moooooi, réélisez- moiiiii,
mais là, tout de suite… allez, vite! », vous n’en seriez pas à vous demander
comment vous allez éviter une hospitalisation à votre tribu pour grève de la
faim forcée… Si vous ne pouvez ni faire les courses, ni à manger… Ils risquent
d’y passer…
Une âme sage vous a objecté que la fin du masque
pourrait signer le début de l’immunité collective. C’est pas faux… Vous seriez
même prête à recevoir l’argument, s’il avait été avancé. Mais vous vous
contentez de savourer l’ironie de la situation : démasqués hors de vos
murs, vous voilà confinés et masqués dans votre propre maison, histoire que
Nounours soit épargné. Vous apprécieriez tout de même que les campagnes
gouvernementales ne vous narguent pas : « Nous vous invitons à
prendre soin de vous et de vos proches en respectant les recommandations
sanitaires. » Gnagnagna. Avec le petit masque qui va bien à la fin du
spot. Manquerait plus qu’on vous
souhaite « belle journée »…
Espérons que les conseils en communication ne
viennent pas d’un cabinet privé dont les factures mensuelles pour gérer une
pandémie sont plus proches des deux millions d’euros que vous de remporter le
slalom géant aux prochains J. O. Hein ? Non, effectivement. Vous ne skiez
pas.
Il faut reconnaître que la stratégie est
magnifique. Le service public n’inspirant plus confiance, on s’offre, bien
obligé donc, les services de cabinets de consulting privés, pour plus d’un
milliard d’euros, une paille. Paille qui ne peut plus faire le lit des
hôpitaux. Puisqu’on l’a investie ailleurs… Le conseil de ces cabinets pour le
manque de remplaçants dans l’enseignement, les classes surchargées, la justice
débordée, le service de santé exsangue ? Allez, c’est gratuit :
privatiser, non ? Logique, puisque ce pauvre service public anémique n’est
plus à la hauteur de ses missions.
Vous admettez volontiers que vous êtes partiale…
Mais, c’est drôle, tout de même : un cabinet privé payé 496 800 euros pour
accomplir une mission. Laquelle ? Réfléchir à l’avenir du métier d’enseignant.
Et présenter ladite réflexion à un colloque. Qui n’a jamais eu lieu. Pas la
peine. Pas d’avenir. Privatiser, on vous dit.
Indéniablement, le privé, c’est la panacée :
ce n’est pas dans le public qu’on facturerait de si jolies sommes pour des
réunions fictives. Quoique… Emplois fictifs, cela rappelle un truc à votre
fébrile cerveau… Un collaborateur de député, son salaire, ne vient-il pas de la
poche du contribuable ? Finalement, privé, public, peu importe. Le dindon,
c’est toujours le plus petit. Peut-être que vous déclarez un nouveau symptôme :
Omicron vous ferait-il tout voir en noir ?
Vous recevez heureusement une bonne nouvelle :
votre troisième test est enfin positif ! Youpi ! Vous êtes soulagée :
pas d’hypocondrie, pas de banale grippe… Vous avez pleinement réussi votre
variation covidienne.
Vous n’avez plus qu’à vous lancer dans du batch
cooking. En essayant de ne pas mettre trop de gel hydro alcoolique dans les
lasagnes. Et dormir une semaine au moins. Reprendre des forces avant de
retrouver le reste du monde. La folie guerrière de Poutine. Les jeunes afghanes
en pleurs, quittant les bancs d’une école tout juste retrouvée. La pandémie ?
Il suffisait de la mettre en perspective…
Seule la résilience semble avoir de beaux jours
devant elle.
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