Bonnes résolutions (partie 2)



(En espérant que Fabcaro vous pardonnera cet emprunt...)

Autre résolution traditionnelle : faire du sport. À défaut d’être sensée, vous êtes cohérente. Pour atteindre un tant soit peu l’objectif susmentionné, il va falloir vous bouger. Beaucoup. Vraiment beaucoup. Et qu’allez-vous soudainement pratiquer ? Vous qui n’avez pas eu de contact prolongé avec un jogging depuis 25 ans ? Et encore, ce n’était pas le vôtre. Et ce fut éphémère. Le jogging étant au vêtement ce que la lobotomie est à la chirurgie, votre égarement fut bref. Donc ? Quelle activité ? Choix cornélien. Tout ce qui est rond et qui bouge a naturellement tendance à vous bondir au visage, voire à vous fracasser le nez. Vous excluez donc le basket, le hand, le tennis, le badminton... Est-ce que remettre Pacman au goût du jour compte ? Hum... Et merde, c’est malin, vous avez le générique en tête maintenant... Allons. Réfléchissez. Pas facile avec des paroles aussi stimulantes en tête...
La natation ? Mouais... Vous avez tenté avec une copine en janvier dernier. Mais hiver et maillot de bain vont de pair comme politique et probité : vous avez tenu à peine plus longtemps que des promesses présidentielles avant de transformer la brasse coulée en soirée apéro du lundi parce qu’il faut se remettre du week-end... Résultat, vous aviez pris deux kilos quand le temps des plages fut venu. Traîtresses de cacahuètes, fourbe de Martini.
Courir ? Efficace. Se pratique partout. Nécessite peu de matériel. Oui. Sauf un précieux équipement que vous avez irrémédiablement égaré. Un périnée étanche. Vous avez dû le paumer en salle d’accouchement. C’est ballot. Oh, bien sûr, on vous a vendu des séances de rééducation béton. Ouais... aussi fiable qu’une pub Tonygencil. Riez un peu trop, avisez-vous de sautiller sur une piste de danse, chopez une vilaine toux, et ayez une pensée pour cette vaste conspiration mondialement orchestrée pour que chaque femme songe un jour sottement à vivre les joies incommensurables de l’enfantement. En même temps on rit peu quand on est condamnée à être réveillée 5 à 8 fois par nuit. Et se trémousser en rythme, du moins avec ce rythme qui vous est très personnel, toujours inégalé, et étrangement méconnu, c’est plus difficile à caser dans la trilogie biberons -couches-vomi. Plus délicat d’échapper aux microbes hivernaux. Sauf qu’une bonne mère n’est pas malade. Elle n’a pas le temps : l’aînée a une appendicite, le cadet s’est pété le poignet et vous ne comptez pas les gastro. Peut-être qu’un jour votre psychisme vous autorisera enfin à nouveau à avoir une bonne vieille gastro...
Bref. Courir : impossible. Quoique... Ne courez-vous pas déjà toute la journée ? Avoir plié la lessive de la veille, vidé le lave-vaisselle, étendu la lessive du jour, fait les lits, repassé deux chemises et quatre tee-shirts à froufrous (conçus par des potes des conspirationnistes de la galère parentale, ceux du réseau «  tu vas être maman? C’est foooormidable, ma chérie ! »), passé l’aspirateur, préparé le gratin du soir pour qu’il cuise pendant que vous ferez réviser les fractions à l’un et l’Egypte ancienne à l’autre, et cela avant 7h, heure de départ des troupes, n’est-ce pas du sport ? Hein ? Alors ? Ouais. Faut être encore équipée d’un périnée de marathonienne pour oser dire non.
Super. La résolution « sport » est validée. Succès garanti. Vous pouvez être fière de vous.


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