U.S.: L. A. (partie 2)


Nounours vous jette un coup d’œil… Vous refusez tout net ! Le loueur vous a vu venir, il vous prend pour des touristes. Réflexion typique de touriste… Bien sûr qu’on le prend pour ce qu’il est… Il est même là pour ça. N’empêche. Vous avez beau avoir l’air d’un chat qui aurait malencontreusement fait un tour dans une machine à laver en mode coton à 90° essorage 1 400 tours après ces six heures de vol et autant de décalage horaire, vous n’allez pas vous faire pigeonner.
Fière comme une française qui aurait découvert le camembert, vous sortez, direction votre voiture. Direction votre hôtel. Les voitures sont rangées par taille : il y a le groupe small, le medium. C’est dans ce dernier que vous pouvez choisir un modèle, n’importe lequel. Cool, vous venez d’éviter une belle arnaque et vous avez l’embarras du choix, de la couleur.
Ou pas. Deux valises. Deux. C’est tout ce qu’admet le coffre de la voiture bleue. De la rouge. Et de la noire aussi. Vous avez trois valises. Et quatre petits sacs. Jamais ça ne rentrera. La couleur du modèle ne changera rien à l’affaire, le problème relève de la physique, pas de la chromatique. Cela ne vous empêche pas de multiplier les essais. Il est bientôt minuit, c’est l’heure idéale pour tester vos compétences en Tetris.
Vous êtes nulle. En Tetris, en physique, en lecture de plan, et vous en oubliez. Le fuc*** loueur avait raison (oui, oui, vous faites des progrès en anglais…). Direction le loueur. Qui avait prédit que vous reviendriez. Entre temps cinq avions remplis uniquement de passagers ayant loué un véhicule ici-même ont dû atterrir. Super. Vous avez deux bonnes heures pour délicieusement ruminer votre honte et peaufiner les humbles excuses que vous allez devoir présenter.

Cent cinquante longues minutes plus tard, avec l’air d’un moineau qui aurait inopinément été aspiré par le réacteur d’un Boeing, vous vous retrouvez face à un collègue de loueur 1er. Il comprend fort bien la situation. Et vous propose une solution. À 1 200 $ les quinze jours. Non, vous avez bien compris. Vous n’avez pas rajouté par mégarde un zéro. Avec l’air de Coyote qui aurait reçu un monticule de rochers sur la caboche tout en gardant en main la dynamite allumée destinée à Bip Bip, vous bégayez que loueur 1er vous avait une proposition à 300 $. Tout de même. L’inflation ne peut pas être si rapide… Fair-play, le collègue va consulter son manager. Vous priez en l’attendant, suppliez dieu et tous ceux que votre comportement a pu mécontenter de vous pardonner ces vingt-cinq dernières années d’abstinence religieuse. C’est OK. 300$.
Et c’est malin. Vous êtes presque heureuse de payer et avez l’impression d’avoir échappé au pire. On vous apprendra le b.a.-ba du marketing quand vous aurez dormi. « Have fun ! » OK, c’est parti pour le fun. Vous découvrez votre véhicule. Aux dimensions telles que vous auriez pu vous passer de motel. Nounours est ravi, comme un môme qui n’a pas osé commander au Père Noël un magnifique camion de pompier rouge et qui le découvre quand même au pied du sapin…



Mais, à votre retour, vous n’oublierez pas d’aller plastiquer l’agence de la demeurée qui vous avait garanti qu’elle s’occupait de tout, y compris de vous louer la parfaite voiture pour un parfait road trip. Elle devait penser que les suppléments qui vous tomberaient dessus comme une nuée de vautours en plein désert de l’Arizona, ce n’était pas son problème. Vous seriez trop loin pour gueuler. La salope. À votre retour…

Mais ceci est un autre chapitre.

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