Les U.S. : Times square (partie 1)

Aujourd’hui, au programme, Central Park. Tout un programme… (ça déroute, vu le titre, hein ? Pas de souci, on y viendra… Après quelques détours...)

Vous allez encore avoir le sentiment de jouer dans un film, mais sans réalisateur, ni scénariste (ou très mauvais. Votre vie regorge de dialogues pourris et de moments affreusement insipides), ni spectateur (voir parenthèse précédente. Logique). Ou un livre. Un roman. Policier.
Et le panneau que vous découvrez dès l’entrée du parc confirme pleinement votre impression. On vous met tout simplement en garde. Central Park, ce n’est pas qu’écureuils et base-ball. Non. Surtout la nuit. C’est détrousseurs et compagnie. Au mieux, vous tomberiez sur l’insomniaque et photographe Michael Massaia. Au pire… Mary Higgins Clark, c’est distrayant. De là à se retrouver dans la peau de la victime dépecée dans les trois premiers paragraphes… Vous n’êtes pas absolument certaine de souhaiter pimenter vos vacances à ce point… Mais, on vous prévient. C’est écrit. Dès la tombée de la nuit, vous êtes priée de rentrer chez vous. Étranglée, démembrée, lacérée, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Et encore un procès ruineux épargné à la ville.




Pensive, vous vous asseyez sur un banc, tentant d’évacuer les visions assassines pour mieux profiter du contraste saisissant entre les bouquets d’arbres et de buildings. Le paysage est grandiose. Le parc Montsouris : 15 hectares, le parc de la Villette 35, on fait pas plus grand à Paris. Central Park : 340 hectares. Tout est dit. Ou presque, ce serait mal vous connaître… C’est incroyable, même en matière de parc, les américains ne peuvent s’empêcher de faire dans le plus. Plus de lacs, plus de sport…
Vous pouvez ainsi admirer de nombreuses équipes s’adonner sous la chaleur estivale au base-ball. Quand en France, juillet voit pousser les tables en terrasse où déguster une petite mousse fraîche à souhait, à Central Park on sue sous sa casquette et dans son gant en cuir fatalement transmis par Bill sénior. Comme un porc, on sue et on balance toutes les bouteilles d’eau, les emballages des snacks. Et on repart retrouver son costume cravate et son gratte-ciel en laissant la pelouse sous un monceau d’immondices. Répugnant. Non. Altruiste. Les joueurs de base-ball ne sont pas d’immondes sagouins. Non. Ils veillent seulement à semer suffisamment de plastique autour d’eux pour que les quidams, maigrement rétribués pour nettoyer leur merdier, passent dix minutes après leur départ et se sentent pleinement utiles. La culture du job n’a pas fini de vous scotcher.

Plus de lacs, plus de sport donc, plus de fleurs, plus d’arbres, plus de bancs. Et là, vous découvrez que vous vous êtes adossée à une petite plaque portant le touchant message « Will you mary me ? Bob ». Interloquée, vous prêtez plus attention aux bancs voisins, tous portent un petit message. Cela va de l’anniversaire de mariage aux naissances en passant par l’invitation à lire… Amusant.
Votre guide vous apprend que vous pouvez effectivement adopter pour une somme rondelette un banc et contribuer ainsi à l’entretien du parc et de votre mémoire. Vous voilà rassurée, vous pourrez toujours faire graver votre passage ensanglanté, en mémoire d’une touriste acerbe. Et si vous avez le bon sens d’éviter de vous lancer dans un footing en pleine nuit dans un lieu peuplé de psychopathes divers, vous pourrez toujours vous lancer dans des messages plus joyeux : « à mon chef, à son incompétence sidérante, à sa nullité que n’égale que son égo », « à toutes les femmes enceintes qui n’ont pas été prévenues… Trop tard ! », « en mémoire des chaussettes avalées par le monstre machine à laver » (c’est vrai, ça, à quand l’étude scientifique sérieuse sur le mystère de la chaussette orpheline ?), « à tous les parents. Aux restaus, aux cinés, à la sérénité et au calme perdus à jamais. Sincères condoléances »…
C’est inspirant, l’Amérique. Mais comme vous n’avez pas les moyens de votre cruauté, vous vous contentez de promener votre tribu du Belvedere Castle à la fontaine Bethesda en passant par le Réservoir.




Au gré des hectares parcourus, vous croisez une faune parfois déroutante.


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