Désertés #hopital#malade
Monsieur le Président,
Je vous fais une bafouille
Dont vous allez vous battre
Encore bien plus que plâtre
Allègrement les couilles.
Je suis trop en colère
Pour rester et me taire.
Vous avez réussi.
Les sans dents, les petits,
Face à la maladie,
Se trouvent bien démunis.
Infirmières, médecins,
N’y sont vraiment pour rien.
Pour leurs patients, ni lit,
Pour leurs patients, ni temps.
Et même si c’est urgent,
Le pauvre hère souffrant
Ne peut être accueilli.
Fermées sans ménagement
Les portes de l’hôpital.
Et s’il est au plus mal :
« Vous souffrez ? Vous geignez,
Ne pouvez plus marcher ?
Même un anti douleur
Ne pouvons vous donner…
Rentrez bien vite chez vous.
Comment ? Ça on s’en fout.»
Sans aut’ forme de soin,
On le renvoie chez lui.
On n’est plus très très loin
De l’ignoble infamie.
Peu importe les cris,
Peu importe la douleur,
Le service a pas d’cœur,
Mais seulement un prix.
Le serment d’Hippocrate
Est vraiment oublié,
On s’en bat bien la rate,
On le foule même aux pieds.
Le carnage est total
Et menace d’être fatal.
Que du géant Total
L’actionnaire se rassure.
Pour les nantis, chacals
Le monde reste sûr.
À Pannier-Runacher
Ça risque pas d’arriver.
Scanner, consultation,
Elle aura à foison.
Alors que le sans nom,
Lui qui ne peut raquer,
S’apprête à déguster.
Toute aide sera r’fusée.
L’hospitalisation ?
Non, vraiment, sans façon.
Lancer « Pas pour ma pomme ! »
Ne f’ra pas d’vous un homme.
Mais daignez assumer
Que du peuple vous n’avez
Clairement rien à carrer.
Une fois qu’il a voté,
Il n’a pas plus qu’à crever,
Et sans faire trop de bruit,
Merci, ce s’rait gentil.
Monsieur le Président,
Je ne parlerai pas
Ni de la pauv’ justice
Ni de l’éducation.
Ce serait bien trop long.
Mais je garde raison :
Cet absurde supplice
De vous saluer bien bas,
Je ne m’y résous pas.
Commentaires
Enregistrer un commentaire