Covid long (1/2)

 



Sauras-tu retrouver les titres de la filmographie de Jean-Paul astucieusement dissimulés dans cette chronique  ? Une dose de vaccin à gagner.

 

Nounours a développé un Covid long.

D’après lui.

Il n’en démord pas. Il est vrai que ses symptômes sont aigus. Il vous arrive d’oublier, petite tête de linotte que vous êtes, et de lui demander négligemment de vider le lave-vaisselle.

« Peux paaaas… » vous répond une voix à la Chateaubriand rédigeant ses Mémoires,  voix qui, vautrée dans le canapé, geint cette précision : « c’est mon Covid long… »

Bien que cela vous démange, vous ne pouvez avoir la cruauté d’insister : cet impitoyable virus a des effets terribles et insoupçonnés. Vous vous devez de compatir.

Étendre la lessive ? « Covid long ». Tondre? « Covid long ». Passer l’aspirateur? « Covid long ». Mettre la table ? « Covid long ».

Bon. Vous avez compris. Nounours s’est vu administrer une dose spéciale de Pfizer mâtinée de mouche Tsé-Tsé. Ou alors il se fout de votre gueule. C’est pas exclu. Et, songez-vous, il est probable que cela remonte à un temps où nul n’avait songé à se concocter une soupe d’écailles de pangolin.

 

La vaccination n’a pas le même effet sur tous. Vous, vous sortez de là avec de drôles de symptômes. Genre Gilles de la Tourette. « Connard ! » « Enculés ! » Assez effrayant. Quand bien même ces cris resteraient purement intérieurs. Vous ne savez pas trop si votre soudaine coprolalie est au singulier ou au pluriel. Un doute plane. Même avec un Doliprane, ça ne passe pas. Vous émettez l’hypothèse, qui devrait interpeller les chercheurs, que l’insertion sous la contrainte de substances inconnues dans un corps non consentant peut provoquer un sévère Gilles de la Tourette, même chez les adultes jusque-là indemnes de tout tic malséant.

Curieuse d’observer d’autres manifestations dignes d’éclairer le monde scientifique, vous regardez autour de vous : que les malheureux qui sortent du, horreur lexicale, vaccinodrome, fassent de virulents doigts d’honneur à tout azimut et aux fieffés empaffés qui usent de leur pouvoir et de la coercition ne vous étonnerait pas.

Entendons-nous bien. Ce qui vous fait mal, bien plus que votre bras endolori, c’est de ne pas avoir choisi, de pas vous être fait piquer de votre plein gré. Cette liberté de choisir la seringue vous semble essentielle. D’autant que, contrairement au bambin qui postillonne joyeusement sur son géniteur la cuillère d’épinard qui le rebute, vous ne pouvez rien recracher. À part votre rancœur et votre désenchantement. Car ce vaccin vous rend triste.

Triste que la politique du « aller vers », pourtant prônée par des sommités qu’on ne saurait qualifier de débiles complotistes, n’ait pas eu plus d’effet qu’un drapeau blanc ballotté par le vent pour freiner un TGV lancé à pleine vitesse. Certes, vous n’avez pas perdu le goût. Non. Vous en avez même gagné un. Un goût amer qui persille d’aigreur tout ce que vous avalez. Et votre odorat s’est aiguisé. Malheureusement. Vous préféreriez ne pas respirer ces effluves de dissension et de peur.

Vous finissez par quitter ce lieu sordide, où on vous a, par ailleurs, fort gentiment accueillie et guidée en une organisation efficace (efficacité qui, elle n’y est pour rien, vous a hérissé le poil). Après avoir patienté un quart d’heure pour vous assurer que le dégoût ne vous terrassait pas, vous reprenez votre volant, fiévreuse. Vous conduisez en mode automatique. Vous allez finir dans le fossé. Comptera-t-on votre dépouille comme un cas de Covid ?

 

Ulcérée et résignée, à bout de souffle, le cerveau éruptif, vous franchissez le seuil de votre chez vous où vous doutez fort de ne pas être reconfinée. Tôt ou tard. Peu ou prou. Vous allumez la radio. Folie ! « Blablabla troisième dose blablabla. » C’est quoi ce bordel ! Une promo spéciale été ? Deux injections, la troisième offerte ? Mais non ! Vous préférez éteindre avant d’entendre que le variant nouveau est arrivé et qu’il se tamponne des vaccins comme de son premier rhume. Heureusement que les actionnaires des laboratoires pharmaceutiques se portent au mieux, sans quoi on serait dans un fameux pétrin… N’empêche, ces variations alphabétiques vous font grandement regretter de ne pas avoir pris grec en vos jeunes années, parce que là, vous avez du mal à suivre.

Vos symptômes post vaccinaux ne s’arrêtent pas au fiel et à la fièvre. Vous développez une allergie à « Prenez soin de vous ». C’est simple, le prochain qui vous sort cette connerie vous lui pétez la gueule, lui faites avaler son masque et le vôtre, en lui postillonnant rageusement au visage. Voire pire. Vous allez y réfléchir. C’est vrai, mince à la fin, d’où vient cette usure débile qui creuse les formules ? On se connaît ? On a trinqué autour d’une raclette ? Partagé le même mouchoir ? Non. Alors qu’on vous laisse ne prendre aucun soin de vous si le cœur vous en dit ! La paix ! Bordel.

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