Travaux, canard, gastro (partie 9)

 


Jour 10

Pas d’ouvriers.

Pourquoi ? Quelle est cette obscure gestion des chantiers ? Pourrait-on, par pitié ou simple courtoisie, vous tenir avertie ?

 

Jour 11

Les ouvriers ont convenablement dévasté votre foyer. Ils ont également bidouillé le radiateur, trifouillé de l’ampoule et du fil. Vous êtes soulagée, la journée s’achève sans que quiconque ait joué de la Cloclo attitude.

C’est donc dans une relative sérénité que vous envoyez Choupinette se débarrasser des remugles pré-adolescents. Tandis qu’elle s’ablutionne, vous enfournez le canard.

Coupure de courant.

Bon. Cela peut arriver. Certes, plus rarement quand aucun orage n’illumine le jardin. Vous remette le courant. Coupure. Bon.

Apparemment, vous n’avez pas bu la coupe des surprises jusqu’à la lie. Dorénavant vous allez devoir choisir. Cuire le canard ou sécher les cheveux de Choupinette. Cette dernière est prête à trancher : se laver est clairement une option qu’elle n’envisage que sous le joug maternel.

Sourde à ses arguments, vous contactez le patron. C’est simple, dans les « appels récents », il n’y a que son numéro…

 

Jour de trop

Votre corps se révolte. La gastro frappe.

Vous vous êtes réveillée en mode « Touche pas à mes toilettes ! J’en ai besoin là ! » Vous abandonnez l’Hirsute en pleine discussion sur la peinture... C’est ça où il ne va pas apprécier la nouvelle couleur du carrelage...

Votre cerveau engage un combat sans merci avec vos intestins. « Sa dignité ? Tu y penses ? Et la bienséance ? Se vider en présence d’inconnus ? Impossible ! » « T’es mou du neurone ou quoi ? Faut évacuer les germes, pas le choix. T’entends bien que je gargouille bientôt plus fort qu’un marteau-piqueur ! Relis Rabelais et laisse la tranquille. T’oublies bien vite que j’ai deux cent millions de neurones, alors arrête de péter plus haut que notre cul, c’est pas le moment ! »

La journée fut longue, le combat vain.

 

Jour tant attendu

Ça y est !

Hein ? Non ! Les travaux seront terminés dans deux jours ! Le champagne, les champagnes sont au frais !


Jour tant attendu bis

Un art que le patron maîtrise quasiment autant que celui de réclamer des acomptes, c’est celui de vous prédire la fin du chantier pour vendredi. Mais, putain, le vendredi de quelle semaine !! Trois semaines que ça doit finir vendredi !!

 

Baladée de vendredi en vendredi, vous finissez par fuir deux malheureux jours. Revenir, il vous faut. Passer des heures à vous échiner à retrouver la couleur initiale du sol, des meubles, des murs, vous devez. L’avantage : faire le ménage se voit. Même pour un individu masculin doté de cette capacité propre à son sexe de ne pouvoir (non qu’il ne le veuille pas, il est toute bonne volonté, Nounours : il ne peut pas, pas équipé pour certainement…) percevoir les coups de ciseaux et de serpillière. À vous dégoûter de changer de tête et d’aspirateur.

Alors que vous tentez de nettoyer, ou plus exactement de dissimuler le bauge de feu votre salle de bain, vous retrouvez sur le seuil une perruque infâme, indigne même d’un déguisement en zombie, et une boîte de préservatifs à la fraise… Vous auriez préféré que vos murs recèlent des lingots, mais bon… Soit les anciens propriétaires aimaient à cacher leurs troublantes perversions dans les cloisons, soit l’Ébouriffé et ses paires se sont bien éclatés en votre absence…


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