Bonne nouvelle # élections # millions #don
Cinq millions.
C’est beau. Comme un montant du loto. Et, ce lundi,
c’est encore mieux. Une petite consolation pour ce résultat malheureusement
annoncé.
Cinq millions de dettes, c’est ballot. Mais rigolo,
sur cet air :
« Vali, Valo, dans son château
Pétait un câble, hurlait bien haut :
ʺFils de gros chiens, putain d’sa mère !
Pour mes villas, comment j’vais faire ?!ʺ
Ah, ah, ah, ah oui vraiment, Vali Valo mange son
chapeau. »
Il a dû en faire une tête Mémôme (si t’as pas vu Maya
l’abeille et le mille-pattes Jérôme avant tes cinq ans, t’as raté ta vie)
quand elle est rentrée dimanche soir ! Faut avouer, ça a plus de classe
que « Chéri… J’ai rayé la Twingo… Enfin… Plutôt embouti… A plus
Twingo… ». « Chéri, oups, on va devoir vendre notre villa à la
Baule… La deuxième aussi peut-être… » : ça, ça a de la gueule.
Ce que c’est que de pécher par optimisme… Et par égo.
Sacrée pêche ! Ça a mordu sévère, dimanche dernier !
Le banquier qui a accordé le prêt n’a pas dû passer
la meilleure des nuits non plus… Dire que pour changer de voiture, et vous ne
roulez pas en Rolls, on vous a contraint à rembourser en deux ans, deux
ans ! Pourquoi ? Parce que votre CDD durait deux ans. Votre
conseillère est apparemment plus frileuse que celle de Valo. Il y avait
pourtant plus de chance de voir votre CDD tourner au CDI que de voir Valo attraper
la queue du Mickey au deuxième tour de manège des urnes…
En tout cas, elle est efficace. Moins quand elle
lançait avec panache et pas décidé « je file m’occuper de
l’Ukraine », plus quand elle file s’occuper de ses dettes : alors que
Poutine continue à désukrainiser tranquillou depuis des semaines, Valo, il ne
lui a pas fallu vingt-quatre heures pour faire un appel aux dons.
Logique. Si elle avait dépassé les 5%, l’État
payait. Avec un don, c’est toujours le contribuable qui met la main à la poche.
Il suffit de choisir. Sauver la planète. Venir en aide aux ukrainiens violés et
massacrés. Ou renflouer Valo. Pas évident. Elle fait peine, mais de là à
contribuer à son budget coiffeur et pose photographe…
Heureusement son électorat doit être sensible aux
affres d’un gestionnaire de patrimoine. Des Miró. Une villa à la Baule à un
million d’euros, achetée cash. De quoi rester songeur, hein, petit donateur ?
C’était le bon temps, et un bon investissement : sa valeur a doublé,
bravo Valo. Une résidence à côté de la première, la villa Orphée, on peut aimer
le flouze et la mythologie. Surtout le flouze : le virtuose de la lyre, il
n’est pas remonté seul des Enfers avec près de deux millions. Soyons juste :
là, tout de même, il a fallu un prêt d’un million, mais comme c’est pour louer,
ça devrait aller, surtout que ce n’est pas une location de bungalow au camping
de la Frite molle, et puis, c’est pratique de louer quand on est propriétaire
juste à côté. Valo, elle aime autant le capital que la Capitale : elle a investi
dans une bicoque de deux millions, à côté du château de Versailles. Prudente,
elle n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier : un portefeuille
d’action, de plan retraite, et d’assurance vie, sans oublier plusieurs comptes
bancaires pour près de cinq millions
d’euros. Peu importe l’âge de la retraite, elle devrait pouvoir s’offrir
des soins à ses domiciles.
Enfin, soyons juste, elle n’a pas investi seule,
mais avec son cher Mémôme, patron de l’une des branches de General
Electric. Et ça paye pas mal : une mignonette rémunération,
salaire et bonus, comprise entre 1,5 et 2 millions d’euros annuels. Allez, en
rognant sur le budget restau et vacances, il doit y avoir moyen de rembourser
ses dettes, non ? Surtout que le plafond des legs à leurs trois enfants a
déjà été atteint : 600 000 euros tout de même… Ça laisse toute
latitude pour investir dans le trou béant laissé par son égo.
En tout cas, il y a de quoi éclairer le programme
de Valo : faire passer de 30 à 50% l’abattement sur la valeur de la
résidence principale parce que l’impôt sur
la fortune immobilière, c’est lourd, il faudrait tout de même
se mettre un peu à la place des propriétaires, du moins de certains, bordel.
Sans oublier la possibilité pour chaque parent de donner 100 000 euros tous les
six ans, au lieu de 15 actuellement, à leurs enfants. Choupinet est d’accord :
avec ses quinze euros d’argent de poche mensuel, il est loin du compte, mais l’espoir
fait vivre.
Alors, une cagnotte… Plus exactement : « un
appel à tous les français qui croient encore en la démocratie ». Bah
voyons. On est loin du 18 juin, là, Valo. Il faudrait plutôt lancer un appel à la
secte « Money Money », aux croyants de « Toujours plus de
profit pour Bibi », aux fidèles de « Pauvres riches ». Ou aux
adeptes du fist-fucking. Parce que demander à Lulu qui s’apprête à bosser vingt
heures, cherchez l’erreur, pour toucher le RSA, ou à Édith qui va devoir suivre
deux classes surchargées de quatrième supplémentaires pour mettre du beurre
dans les pâtes, c’est un peu abuser… Il doit exister un dictionnaire politique :
le vôtre, tout con, il ne dit pas qu’une revalorisation salariale passe par une
augmentation du temps de travail. Et, nul besoin de définition, pour savoir que
croire en la démocratie n’est pas synonyme de charité pour les empaffés. Vulgaire ?
Certes. C’est pour la rime. Une bonne cause…
Une cagnotte, donc. Un don des caissières acclamées
pendant la pandémie avant de retomber dans l’oubli ? Du corps médical bien
malade ? Du généraliste si épuisé par deux ans de variants que le patient
a envie de lui prescrire les antidépresseurs pour lesquels il est venu
consulter ? Des infirmières dont le salaire éponge très vaguement les
frais kilométriques ? Des enseignants qu’on envoie aux fraises avec pour
carotte une potentielle augmentation éventuelle ?
Demander à McKinsey ? Il paraît qu’ils sont de
bons conseils… Trop cher ?
Demander à ses poteaux ? Fillon ? Ce
serait chouette de donner du sens à des fonds publics détournés. Balkany? Avec une
maîtrise es fraude fiscale et blanchiment, entre deux photos montage olé olé,
ils doivent pouvoir aider. Contacter Carlos Tavares ? Les millions, c’est
son domaine : une rémunération d'environ 19 millions d'euros, dont deux
millions de salaire fixe et 1,7 million de prime exceptionnelle (parce que son
salaire fixe, il n’est pas exceptionnel. P’tit biquet, avec toutes ses
responsabilités, c’est la moindre des primes, c’est clair… D’ailleurs tout
travail mérite salaire, comme on dit au RMI. Ou au FMI ? Vous ne savez
plus : tous ces chiffres donnent le tournis.), plus une attribution
d'actions gratuites (un don, en somme, justement, c’est le credo de Valo !)
pour 32 millions d'euros, plus une rémunération de long terme (Quesaquo ?
Une rémunération pour les dix générations de Tavares à venir ?) pour un
montant évalué à 25 millions d'euros, soit un total de 66 millions d'euros.
Oh, Carlos, fais pas ta pince, pour Valo, tu rinces ? Et l’ami Sarko ? Corruption, trafic d’influence,
trouver quelques petits millions, ça doit être dans ses cordes. Mais il est vrai,
que les amis, ça va, ça vient, c’est comme la queue du chien... On pourrait
douter qu’en absence de soutien pendant la campagne, il se réveille en pleine
déroute, Sarko. Il soutient Manu ? Pas de chance. Ni pour l’un, ni pour l’une.
Bah, il faut comprendre, c’est sympa un
petit tour en avion présidentiel… Mince. D’autres pistes ?
Réfléchissons… L’appel aux dons sonne un peu
gauchiasse, non ? LR, c’est l’esprit d’entreprise, la liberté d’entreprendre !
« Une société de l’innovation et de l’audace », c’est Valo elle-même qui
nous l’a écrit. Alors on se sort les doigts du cul, sacrebleu ! Vendre l’eau
de son bain ? Si, ça se fait, c’est le must du in même. Ses
pets en bocaux ? Tenez, c’est gratuit, vous lui offrez un slogan : « Les
pets de Pécresse, c’est la peau des fesses. » Certes, ce n’est pas du
slogan top moumoute, mais quand on n’a pas le luxe de s’offrir du consulting… Devenir
égérie de Saint Algue ? Un one-woman show ? Histoire de rentabiliser
les sept millions passés en punchlines et choré éblouissantes ?
Que Valo se rassure, vous allez continuer à
chercher des solutions.
C’est toujours mieux que de penser au dimanche 24
avril. Entre signer un blanc-seing à un minet qui s’empressera d’oublier, comme
précédemment, que bon nombre des voix qui ont sauvé son renouvellement de bail
s’élèvent pour plus de justice sociale, le sauvetage du service public, l’urgence
de réelles mesures climatiques... Entre cette perspective, donc, et laisser la
digne fille du borgne être couronnée, vous avez bien du mal à ne pas vomir.
Entre l’ère où on crevait les yeux de gilets jaunes et celle où on réduirait
les manuels d’histoire à trois chapitres, Sainte Jeanne d’Arc, Gloire à Pétain
(avec une sous-partie, Hitler, cet incompris) et Trump ce héros, vous ne savez
où gerber.
Mais ceci doit-il vraiment être un autre chapitre ?
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