Des travaux, des canelloni, une disparition ( partie 6)
Jour 3
L’Hirsute n’est pas revenu. Le pauvre... « Ma...
qu’est-ce que tou as foutu? Le client, il a ou peur! Qui m’a foutu oune crétino
pareil! » et il a été viré, l’Hirsute. Ou condamné à une mort atroce, comme
l’absorption de cannelloni jusqu’à ce qu’étouffement s’en suive. En écoutant Ti amo en boucle. Le pauvre.
Mais le
patron a tout prévu : « ma, pas souci, c’est la rénovationne, dé
sourprises mais pas dé problème ! » On peindra, on surélèvera la douche, en
remerciant la Madone de ne pas avoir traversé le plancher en tenue d’Ève plus
tôt... Pour un peu, il vous enjoindrait de brûler un cierge en mémoire du bien
avisé Hirsute.
Une fois
rassurée, muni d’un substantiel acompte (il semblerait que la fonction du
patron n’inclue pas les trous mais les zéros), le patron vous laisse avec l’Ébouriffé.
Ce dernier, après avoir cassé du carrelage avec autant de joie qu’un pivert
affamé tombé sur une planque de fourmis, vous déniche dans votre bureau.
Croquette a trouvé une meilleure planque, il est en passe de supplanter le chat
du Cheschire. On vous tend un téléphone. Vous commencez à trouver cette
habitude inquiétante, même si vous reconnaissez que vous parlez italien comme
un cheval allemand. « Ma, déplacer la radiateur est molto dangeroso ». Et le
patron vous explique que ce déplacement peut percer la cloison qui donne sur la
chambre de Choupinette.
Vous ne
voudriez pas être désobligeante, mais si confondre votre maison avec un gruyère
pouvait ne pas devenir une habitude… Vous en seriez reconnaissante. Il est vrai
que l’Ébouriffé ne fait que s’inscrire dans la lignée de son funeste
prédécesseur : peut-être que la logique des travaux vous échappe ?
Après tout, vous n’êtes pas experte en la matière. Laissez sa chance au
trou !
Choupinette
a décidément de fortes chances d’obtenir une chambre neuve : hier le plancher,
aujourd’hui la cloison… Parce que l’option « suite sororale » avec
Choupinet sous la douche et sa frangine qui l’invective depuis son lit, ce
n’est pas une possibilité. Oui, comme toute fratrie digne de ce nom, ils ne se
parlent pas sans s’envoyer des noms d’oiseaux (qu’ont fait ces doux volatiles
pour se retrouver mêlés au torrent d’ordures qui sort régulièrement et
inopinément de la bouche de vos énergumènes ? Mystère). Pardon, faites
excuses… Des « punchlines »…
Pas un repas sans qu’elles fusent en un chassé-croisé qui vous donne
irrémédiablement envie de punchs et de lignes de n’importe quoi du moment que
ça vous fait voyager loin, très loin….
Atterrissez :
une fois en ligne, Nounours refuse tout trou. On changera de mode chauffage.
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