2e vague (3)

Vous changez de programme. « Traumatisme cumulatif ». Ah, oui, c’est ça. Vous l’aviez sur le bout de la langue. Ça ne fait pas rêver, mais c’est assez juste. 2020, c’est l’année où la merde extraordinaire qui nous tombe sur la gueule devient ordinaire. À quand l’invasion de sauterelles ? Quand est-ce qu’on nous propose de sacrifier notre progéniture pour calmer l’ire divine ? Par pitié, avant qu’on déconfine, que ça ait un intérêt. Vous pouvez essayer d’anticiper si ça vous chante, mais, clairement, l’univers a bien plus d’imagination que vous. Crise sanitaire, crise économique… Vous rallumez la radio. « Y a beaucoup d’emplois par derrière. » Ah. Il semblerait que d’aucuns, petits ou grands, ont un léger sentiment de se faire violemment entuber. Peu importe : apparemment, ce n’est pas essentiel. On traverse un temps flou. Un long jour blanc, mais sans la neige. Difficile de distinguer la ligne de partage entre libertés bafouées et vies ...