Vie de mère. (partie 1)

Travailler, c’est exister. Vous râlez, vous traînez des pieds, vous préféreriez rester couchée, vous accumulez ulcères et insomnies, vous geignez à longueur de matinée et de soirée, votre côté français, ou humain, tout bonnement. Mais y a pas à tortiller : vous travaillez donc vous êtes. Il suffit de regarder lors d’un dîner les malheureuses sur lesquelles on se penche plein de curiosité et d’attention, tout prêt à engager une conversation nourrie d’admiration. Qu’elles avouent qu’elles sont « mère au foyer » et, pschitt, on se détourne d’elles plus vite qu’un père d’une couche odorante. Aucun intérêt. Aucun. D’abord ce n’est pas un travail. Un travail, c’est rémunéré, avec plus ou moins de justesse, mais, mois après mois, vos efforts et vos souffrances viennent nourrir votre compte en banque et, franchement, c’est gratifiant, plus ou moins, voire plus haut, mais tout de même. « Mère au foyer », c’est payé quoi ? Rien, nada, peau de balle, que pou...