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Affichage des articles du mars, 2018

Vie de mère. (partie 1)

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Travailler, c’est exister. Vous râlez, vous traînez des pieds, vous préféreriez rester couchée, vous accumulez ulcères et insomnies, vous geignez à longueur de matinée et de soirée, votre côté français, ou humain, tout bonnement. Mais y a pas à tortiller : vous travaillez donc vous êtes. Il suffit de regarder lors d’un dîner les malheureuses sur lesquelles on se penche plein de curiosité et d’attention, tout prêt à engager une conversation nourrie d’admiration. Qu’elles avouent qu’elles sont « mère au foyer » et, pschitt, on se détourne d’elles plus vite qu’un père d’une couche odorante. Aucun intérêt. Aucun. D’abord ce n’est pas un travail. Un travail, c’est rémunéré, avec plus ou moins de justesse, mais, mois après mois, vos efforts et vos souffrances viennent nourrir votre compte en banque et, franchement, c’est gratifiant, plus ou moins, voire plus haut, mais tout de même. « Mère au foyer », c’est payé quoi ? Rien, nada, peau de balle, que pou...

Vendredi 13 ? Même pas... (partie 1)

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Ce vendredi midi vous recevez. Et pas n’importe qui. Charlotte et Léa. Les jumelles de la voisine. Qui a eu l’idée folle, une nuit, de retenter l’expérience. Une nuit. Une seule. Forcément. Elle n’a pas pu essayer avec acharnement. Ou elle est bonne à interner. De toute façon, ça lui pend au nez, l’internement. Car elle attend dorénavant des jumeaux. Une joueuse optimiste, la voisine. À deux mois de la délivrance, ironie suprême d’une terminologie qui signe le début d’années infernales, elle a rendez-vous à l’hôpital, la voisine. Les hôpitaux ne souffrant pas de surpopulation médicale, elle n’a pas eu le choix dans la date. C’est donc à vous qu’échoue la mission récupération des jumelles, déjeuner et jeux. Parce que, dans la commune étrange où vous vous terrez, on inscrit les enfants à la cantine un mois à l’avance. Un imprévu ? Démerdez-vous. Fallait y penser le trente du mois dernier. Pas d’inscription, pas de cantine. C’est la loi du bled. À côté du maire, vous êtes un modè...

L'opération (partie 3, et fin)

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On vous embarque dans un dédale de portes, de couloirs et d’ascenseurs. Le flou auquel on vous a condamnée en vous privant de tout appendice oculaire n’est pas sans alimenter une certaine angoisse : si le brancardier disparaît, vous ne retrouverez jamais votre chemin. En même temps, vous devez reconnaître qu’il est peu probable qu’il lui prenne l’envie subite d’organiser une parte de cache-cache. De toute façon, vous déclineriez la proposition : vous n’aimez pas compter jusqu’à 10 les fesses à l’air et quasi aveugle. Compter jusqu’à 10, c’est justement ce que vous propose l’individu masqué qui a moins l’air de Zorro que de l’affable anesthésiste aux mille questions. Toute à votre régression enfantine, vous obéissez sagement. Décidément, la nudité invite à l’obéissance. C’est peut-être la solution pour Choupinet et Choupinette… Vous voilà à imaginer des classes d’élèves sages, attentifs et nus. En voilà une piste intéressante pour faire progresser l’éducation nationale dans...

L'opération (partie 2)

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Mitigés. Peu concluants. Ambivalents. Ambigus. Voilà ce que sont vos résultats. À l’agrég, au moins, c’est clair… Tout ça pour ça. Vous réalisez, petite naïve, que la malignité est une certitude, la bénignité, elle, est toujours sujette à caution : suffit que la maligne se soit bien planquée, que l’aiguille soit passée à côté…Vous voilà bien. Damoclès est de retour. Vous prenez rendez-vous avec un spécialiste, un endocrinologue, un spécialiste des boules quoi… Magnifique : il n’a pas de blouse et il parle. Peut-être parce qu’il n’a pas revêtu sa blouse… Il vous explique donc vos options. Soit on ponctionne, on ponctionne, on ponctionne. Régulièrement. En traduisant avec optimisme le « pas concluant » en « jusqu’ici tout va bien ». Soit on ablationne. Et là, exit les boules, on saura qui du malin ou du bénin l’emporte.   Bon. À vous de choisir. Quoi ? À vous ? Mais… C’est que… les jours pairs vous ponctionneriez bien… et les impairs vo...

L'opération (partie 1)

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On est en septembre. Est venu le temps des feuilles qui tombent et des activités qui bourgeonnent. Choupinet et Choupinette ont besoin de certificats certifiant qu’ils ont bien d’autres aptitudes que vous épuiser, tyranniser le chat et ingurgiter des kilos de bonbons. Vous vous rendez donc tous trois avec allégresse et carte bleue chez le généraliste. Un nouveau. Miracle : la salle d’attente est vide. C’est le genre de surprise qui vous place tout de suite à 8.5 sur l’échelle du bonheur ! Vous entrez donc dans le cabinet, extatique. Le médecin commence par Choupinet qui se met à discourir avec son entrain habituel sur le judo et ses rêves de ceintures bariolées. Mesure et pesée du bestiau. Toujours aussi svelte le Choupinet : ce n’est pas faute d’ingurgiter des assiettées gargantuesques ! Faites de même et vous atteindrez le quintal. Lui se contente de grandir, l’animal. Allez, apte. Au tour de Choupinette. Mesure, pesée. Aucune remarque sur sa langu...