La voile (partie 2)

Enfin vient le jour de lever les voiles, cap sur l’école. Saint Mamert, Pancrace et Servais, fidèles à leur réputation, font tomber des trombes d’eau. Tout sourire, vous approchez du portail avec la sérénité d’un pape qui a justement béatifié. Vous pouvez le remballer, votre sourire béat. Direction la mare aux canards. N’eût été votre profond respect du corps professoral, vous vous seriez volontiers mutinée. La maîtresse tient bon la barre : si, à midi, la classe a les pieds gelés le nez qui coule et quarante de fièvre, promis, et vous savez dorénavant à quoi vous en tenir quant aux promesses de la maîtresse, on rentre au port colorier des optimistes tout l’après-midi. Optimiste. Franchement. La langue française a de ces farces… Dépitée, vous franchissez le mille qui vous sépare du couloir de l’école du pas lourd du scaphandrier dépressif. Pas besoin d’être enthousiaste. Les trente moussaillons qui vont se faire tremper jusqu’aux os sont suffisamment excités pour pallier vos ...